De plus en plus d'auteurs
jeunesse prennent le parti de l'engagement. Engagement à travers la
guerre, le travail des enfants, la déportation juive, le racisme...
Il est donc intéressant de se demander si l'engagement a sa place
dans la littérature jeunesse. Contribue-t-il à l'éveil, à la vie
en société des enfants ? Réduit-il le monde de l'enfance pour le plonger plus rapidement dans celui de l'adulte et de ses problèmes ?
On peut aimer
l'engagement dans la littérature jeunesse pour la formation qu'elle
apporte aux jeunes. En effet, la littérature jeunesse engagée
dénonce parfois certaines choses affreuses comme la douleur que peut
apporter la guerre et explique aux enfants et adolescents le
fonctionnement de notre société. Le prouvent beaucoup de livres de
Yaël Hassan qui évoquent la seconde guerre mondiale, plus
particulièrement la Shoah. On peut citer en exemple les livres Sans raison particulière, La promesse, L'ombre... qui
sensibilisent le lecteur au thème de l'extermination des juifs du
point de vue d'un enfant, principe même de la littérature jeunesse.
De plus, l'engagement a pour but d'éviter aux jeunes de commettre
des erreurs et de les avertir sur certains sujets. Elle entre donc
dans l'éducation du jeune enfant ou adolescent. Le thème de la
discrimination est un sujet abordé par beaucoup d'auteurs de
littérature jeunesse. Yaël Hassan a abordé ce thème dans Hé, Petite !, roman autobiographique, qui parle de la différence
physique, une jeune fille, de petite taille, qui dans un premier
temps, subit des moqueries. Enfin, ce genre de littérature permet
aux jeunes de se forger une opinion sur un sujet précis et de développer chez eux un esprit critique. Dans Momo, petit prince des Bleuets, Yaël Hassan aborde le thème de la maladie
d'Alzheimer et pose la question du placement des personnes âgées en
maison de retraite ; par l'intermédiaire du personnage de Momo, c'est
nous, lecteurs, qui devons réfléchir sur les bienfaits d'un tel
placement. Ainsi, la littérature jeunesse contribue à l'éducation
des jeunes en général et n'est pas uniquement réservée aux
enfants.
Mais l'engagement en
littérature jeunesse pourrait être trop précoce et nuire aux
jeunes enfants. Le monde de l'enfance est celui des rêves, de
l'imaginaire. Les livres engagés sont bien loin de la bibliothèque
rose, collection de livres enfantins aux héros plutôt amusants. La
collection "Le club des cinq" ne dénonce pas si violemment les thèmes
de société. En outre, les plus jeunes peuvent être choqués et
certains pourraient ne pas avoir le recul nécessaire pour comprendre
les sujets abordés. Ils peuvent aussi par la suite tenir des propos
inacceptables ou incohérents. C'est pourquoi, la présence de
l'adulte est nécessaire pour lui expliquer le contenu de l'œuvre,
pour encadrer le jeune enfant, le renseigner sur le thème abordé.
Les propos antisémites, racistes pourraient être mal interprétés
par l'enfant si l'adulte n'était pas là pour l'aider dans sa
compréhension. Enfin, certains auteurs peuvent trop influencer le
jeune lecteur dans ses choix ; il est donc nécessaire de bien lui
faire comprendre que le sujet peut toujours être débattu. Ainsi,
l'engagement en littérature jeunesse peut parfois causer des effets
négatifs sur l'enfant si celui-ci n'est pas un public averti ou
accompagné.
L'engagement dans la
littérature jeunesse peut alors aider les jeunes en les
sensibilisant à la tolérance, à l'acceptation des différences,
en leur permettant de se forger leurs propres opinions, sans
forcément s'en rendre compte, et tout cela grâce au
plaisir de la lecture. L'enfant peut, de cette manière, apprendre
beaucoup de choses, mais attention à ce qu'il ne grandisse pas trop
vite ! Ces livres sont destinés aux adolescents et à tous les
enfants qui commencent à découvrir le monde et qui ont envie d'en
savoir plus. Malheureusement, de plus en plus d'enfants se servent
d'internet, de consoles de jeux vidéos alors qu'ils sont à peine en
âge de lire ! Ces moyens font également grandir les enfants trop
rapidement. Verrons-nous un jour naître des bébés déjà adultes ?
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